8 mars 2008
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Révision des cadastres
Claude Vercey
Paru dans le n°107 de la revue Décharge en septembre 2000.
A propos de Les Grandes occasions (1980-2000) d'Isabelle Lartault.
Aux éditions Les Archives Modernes
Claude Vercey
Paru dans le n°107 de la revue Décharge en septembre 2000.
A propos de Les Grandes occasions (1980-2000) d'Isabelle Lartault.
Aux éditions Les Archives Modernes
Le livre en impose. Il importe qu'il en impose, que sa valeur de livre soit reconnue du premier coup d'oeil. Si le moindre doute surgissait quant à sa perfection ou à sa nature l'oeuvre d'Isabelle Lartault en serait affectée. Afin que nul manquement involontaire aux règles ne vienne fausser la démarche, - en ce sens les interventions de la maquettiste Anne Gautherot furent prépondérantes, en assurent la crédibilité - "Les Grandes occasions" ont été confiées à l'imprimerie Darentière, fameuse pour fabriquer entre autres références les volumes de la Pléiade. Un bel
objet en effet au final, et copieux de ses quelque 380 pages, selon mes déductions: le renseignement
ne figure pas sur la dernière page, qui est une page 18, soit la dernière page d'un cycle annuel vingt fois parcouru dans le volume. Une telle liberté vis-à-vis des usages, d'autres écarts suivront, alarme bientôt le lecteur, et trouble la rassurante perception première : on finira par admettre que sous couverture d'une entreprise éditoriale se joue une opération autrement ambitieuse, qu'on esquissera en un premier temps comme subversion de la chaîne du livre, à commencer par la matérialité même de l'objet qui enferme et d'ordinaire banalise l'écriture de création, la contraint sous ses normes.
L'édition de ce volume impeccable constitue l'évènement remarquable de la démarche d'Isabelle Lartault, non point me semble-t-il l'objectif final. Commenter une telle oeuvre est de toute manière délicat, rien ne renseigne quant aux intentions de l'auteur, lequel n'est pas présenté; nul appareillage : notes, préface, garde-fou ou prière d'insérer. On se risque dans le livre comme on entre dans une galerie d'art contemporain (la comparaison ne me paraît pas déraisonnable), pour une confrontation abrupte avec le texte. Les seules indications figurent en couverture, blanche, vide serait-il bon de dire : et se réduisent au nom de l'auteur, au titre: (rouge, tracé dans un caractère élégamment chichiteux, dérogeant à la rigueur noir sur blanc de l'ensemble) suivi des dates 1980 - 2000 qui laissent supposer une sorte d'anthologie, au label éditorial enfin: même, ces Archives Modernes, inconnues jusqu'à plus ample informé, paraissent tellement coïncider avec le propos du livre qu'on est en droit de se demander si cette appellation ne ressortit pas elle aussi de l'entreprise créatrice d'Isabelle Lartault.
objet en effet au final, et copieux de ses quelque 380 pages, selon mes déductions: le renseignement
ne figure pas sur la dernière page, qui est une page 18, soit la dernière page d'un cycle annuel vingt fois parcouru dans le volume. Une telle liberté vis-à-vis des usages, d'autres écarts suivront, alarme bientôt le lecteur, et trouble la rassurante perception première : on finira par admettre que sous couverture d'une entreprise éditoriale se joue une opération autrement ambitieuse, qu'on esquissera en un premier temps comme subversion de la chaîne du livre, à commencer par la matérialité même de l'objet qui enferme et d'ordinaire banalise l'écriture de création, la contraint sous ses normes.
L'édition de ce volume impeccable constitue l'évènement remarquable de la démarche d'Isabelle Lartault, non point me semble-t-il l'objectif final. Commenter une telle oeuvre est de toute manière délicat, rien ne renseigne quant aux intentions de l'auteur, lequel n'est pas présenté; nul appareillage : notes, préface, garde-fou ou prière d'insérer. On se risque dans le livre comme on entre dans une galerie d'art contemporain (la comparaison ne me paraît pas déraisonnable), pour une confrontation abrupte avec le texte. Les seules indications figurent en couverture, blanche, vide serait-il bon de dire : et se réduisent au nom de l'auteur, au titre: (rouge, tracé dans un caractère élégamment chichiteux, dérogeant à la rigueur noir sur blanc de l'ensemble) suivi des dates 1980 - 2000 qui laissent supposer une sorte d'anthologie, au label éditorial enfin: même, ces Archives Modernes, inconnues jusqu'à plus ample informé, paraissent tellement coïncider avec le propos du livre qu'on est en droit de se demander si cette appellation ne ressortit pas elle aussi de l'entreprise créatrice d'Isabelle Lartault.
L'auteur pour beaucoup est une inconnue. Sur la couverture les dates, pour peu qu'on s'y fie, tendent à indiquer qu'il ne s'agit pas d'une écrivain débutante. Je peux quant à moi attester qu'en 1980 l'auteur publiait son premier texte, à l'occasion de ce qui sera le numéro ultime de la revue Impulsions, confié à de jeunes plasticiens, parmi lesquels Michel Verjux, aujourd'hui internationalement connu pour ses installations éclairantes et compagnon d'Isabelle. Dont on peut penser que depuis cette époque elle n'a cessé d'écrire.
Les travaux de l'espiègle Isabelle
"Les Grandes Occasions" sont chaque année au nombre de 9 : Nouvel an, Pâques, Fête des Mères (ou de la mère), celle du père (des Pères?), Noël, auxquelles l'auteur selon le recommandable principe de précaution ajoute un anniversaire, un mariage, une naissance et un enterrement. Et en chacune de ces circonstances rédige un texte : "Bonne Année! dit papa, Bonne Année! dit maman, Bonne année dit mon frère Nicolas, bonne année! dit sa fiancée Anne Laure, Bonne Année ! dit ma soeur Juliette, Bonne Année dit... "
S'il n'eut plus tôt la puce à l'oreille, le lecteur dès la dix neuvième page, - en fait la page 1 de la deuxième année - constate, avec amusement ou sera avec irritation, que l'auteur reprend, selon un procédé que désormais il applique sans faillir, le discours d'antan à quelques éléments prêts, qui peut-être marquent l'époque. Au hasard : si en 1983 le Père janvier avait apporté à maman une série de crochets pour suspendre ses casseroles, cadeau qu'il réitère l'année suivante, (en relation étroite avec les casseroles qui n'attachent pas au fond, que le Père Noël avait judicieusement apportés la semaine précédente) elle reçoit en 1995 du Père Janvier (cadeau commun à papa et maman d'ailleurs: est-ce l'indice d'une paupérisation de la famille? ) le câble pour agrandir la télé et voir les matchs du monde entier. Si bien que la question se pose de la lecture de ce livre extravagant, de sa lisibilité et de son illisibilité, son mode d'utilisation. Moins fait à mon avis pour être lu en la pratique solitaire habituelle qu'être offert, à l'occasion d'une des Grandes Occasions évoquées, de façon à être ouvert et consommé sur place, dans une communication immédiate, - en ayant pris la précaution peut-être de quelques libations alcoolisées préalables, propices à affaiblir les barrières du sérieux et du bon goût -, à moins qu'il ne devienne (autre cas, plus difficile à gérer) une occasion de fâcherie avec un parent grincheux et rigide. Objet à manipuler, en tout état de cause, avec doigté et sens de l'à-propos.
Et puis il y a eu des plats et des plats avec de la sauce et de la sauce qui tache et puis de la crème crème et aussi de la crème et tous les messieurs dames ont dit que nous avions une bonne charcuterie une bonne cave un bonne pâtisserie une bonne...
Isabelle Lartault en profiterait-elle pour se venger des fêtes subies au cours de son enfance? Elle n'ignore rien des rituels familiaux et des hypocrisies qu'ils recèlent; et elle semble s'être appliquée à faire de son livre un merveilleux cadeau, - de toute façon notez qu'un livre a le privilège de faire toujours plaisir, - livre-de-fête type, en ce qu'il ajoute aux attributs déjà prestigieux de cet objet les signes irréfutables de la modernité: un plus-que-Iivre en quelque sorte, révisé, accommodé, gadgétisé. Et sans doute merveilleusement inutile, puisque même au lecteur le mieux disposé la lecture n'est pas assurée. Le contenu pourtant est des plus accessibles, apparemment futile, les mêmes textes - peut-être le même texte - étant répétés au fil des pages; mais de mémoire d'enfant quel cadeau ne fonctionne sur le mode de la déception? Il suffit qu'il en impose, qu'il fasse chic et cher, et que dedans il y en ait beaucoup. Tout en respectant ce programme, Isabelle Lartault se permet enfin, ce qu'écolière elle rêvait de faire et n'osa jamais: tirant à la ligne, à l'occasion du devoir de français au sujet imposé, vendre la mèche, en toute innocence raconter la misère cachée sous les démonstrations d'affection. Et tout cela très niais, beau comme une rédaction de brevet élémentaire, aussi agaçant que n'importe quelle vitrine à Noël, (mais c'est tellement ça !, force doit-on, beau joueur, de reconnaître); très propre aussi, très professionnel, textes parfaitement calibrés en leurs deux pages, un systématisme implacable qui force le respect comme on dit.
Ce qui ne résout en rien la question de la lisibilité de l'ensemble, de l'usage d'un tel ouvrage, de sa lecture. Que faire de ce texte et de sa multiplication en trompe-l'oeil ? A vouer que passé les premières pages on a procédé par sondage et recoupement et non plus suivant la lecture suivie traditionnelle, n'est pas condamné le livre. Ni le lecteur. Comment lit-on les dictionnaires, les anthologies, la bible ou les Cent Mille milliards de poèmes? Ou ces textes des Grandes Occasions ne seraient-ils accessibles qu'au cours d'une lecture à haute voix donnée par l'auteur ici et là. Que lit-elle alors? Pendant combien de temps lit-elle et combien de textes? Et quels : tous les textes d'une année, ou tous les textes produits pendant vingt ans pour une même circonstance ? Ce qui dans tous les cas doit à l'évidence apparaître c'est le caractère de performance de la démarche, le terme devant être entendu avec ses connotations d'exploit sportif et artistique. C'est sans doute toucher à la véritable nature de la démarche d'Isabelle Lartault, moins écrivain, littérateur surtout pas, qu'artiste. Le livre, sur lequel l'attention est d'abord attirée, n'est qu'un moment d'un geste artistique plus global, qui va de l'écriture à l'édition, interroge des pratiques, met en cause les supports, croise les dimensions orale et écrite, en une démarche réflexive et critique dont les plasticiens ont montré depuis longtemps l'exemple et qui semble constituer l'un des défis que les poètes à leur tour s'efforcent de relever.
Le poète, athlète complet du livre
Si j'ai longuement rendu compte de cette oeuvre multidimensionnelle, c'est non seulement qu'elle est attachante dans sa singularité, mais au-delà symptomatique d'un nouvellement en cours de la pratique poétique. Les préoccupations d'Isabelle Lartault et ses partis-pris d'écriture recoupent ceux d'un Christophe Tarkos ou de Katelyne
Molnar; eux-mêmes bénéficiant des audaces antérieures d'un Gherasim Lucas, d'un Jean Pierre Veregghen ou d'un Jean L'Anselme, tout poète me paraissant avoir en commun des vertus non de littérateurs mais d'artistes complets, comme on dit des athlètes. Athlètes complets du livre, en quelque sorte. Ainsi récemment, Jean L'Anselme, dont je
continue à penser que la trajectoire artistique est plus importante que la somme des textes qu'il a écrits, et qui mérite pour cela d'être désigné comme le premier poète conceptuel - déclarait récemment, et avec quelle lucidité, à la Bibliothèque de Dijon que la poésie avait pour l'heure 20 ans de retard sur les arts plastiques qui devaient lui servir de modèle. Le geste artistique des Grandes Occasions me paraît un exemple probant de réponse poétique au défi de l'art. Il marque à sa manière parmi d'autres un renouvellement des pratiques: les poètes acquièrent d'autres maîtrises et posent d'autres exigences; il convient de se pencher dès lors avec attention et davantage de gourmandise sur ce qui émerge dans notre domaine, souvent sur les confins, en redessine les contours, s'inventant de nouvelles frontières. 6 jours avant Noël
Les travaux de l'espiègle Isabelle
"Les Grandes Occasions" sont chaque année au nombre de 9 : Nouvel an, Pâques, Fête des Mères (ou de la mère), celle du père (des Pères?), Noël, auxquelles l'auteur selon le recommandable principe de précaution ajoute un anniversaire, un mariage, une naissance et un enterrement. Et en chacune de ces circonstances rédige un texte : "Bonne Année! dit papa, Bonne Année! dit maman, Bonne année dit mon frère Nicolas, bonne année! dit sa fiancée Anne Laure, Bonne Année ! dit ma soeur Juliette, Bonne Année dit... "
S'il n'eut plus tôt la puce à l'oreille, le lecteur dès la dix neuvième page, - en fait la page 1 de la deuxième année - constate, avec amusement ou sera avec irritation, que l'auteur reprend, selon un procédé que désormais il applique sans faillir, le discours d'antan à quelques éléments prêts, qui peut-être marquent l'époque. Au hasard : si en 1983 le Père janvier avait apporté à maman une série de crochets pour suspendre ses casseroles, cadeau qu'il réitère l'année suivante, (en relation étroite avec les casseroles qui n'attachent pas au fond, que le Père Noël avait judicieusement apportés la semaine précédente) elle reçoit en 1995 du Père Janvier (cadeau commun à papa et maman d'ailleurs: est-ce l'indice d'une paupérisation de la famille? ) le câble pour agrandir la télé et voir les matchs du monde entier. Si bien que la question se pose de la lecture de ce livre extravagant, de sa lisibilité et de son illisibilité, son mode d'utilisation. Moins fait à mon avis pour être lu en la pratique solitaire habituelle qu'être offert, à l'occasion d'une des Grandes Occasions évoquées, de façon à être ouvert et consommé sur place, dans une communication immédiate, - en ayant pris la précaution peut-être de quelques libations alcoolisées préalables, propices à affaiblir les barrières du sérieux et du bon goût -, à moins qu'il ne devienne (autre cas, plus difficile à gérer) une occasion de fâcherie avec un parent grincheux et rigide. Objet à manipuler, en tout état de cause, avec doigté et sens de l'à-propos.
Et puis il y a eu des plats et des plats avec de la sauce et de la sauce qui tache et puis de la crème crème et aussi de la crème et tous les messieurs dames ont dit que nous avions une bonne charcuterie une bonne cave un bonne pâtisserie une bonne...
Isabelle Lartault en profiterait-elle pour se venger des fêtes subies au cours de son enfance? Elle n'ignore rien des rituels familiaux et des hypocrisies qu'ils recèlent; et elle semble s'être appliquée à faire de son livre un merveilleux cadeau, - de toute façon notez qu'un livre a le privilège de faire toujours plaisir, - livre-de-fête type, en ce qu'il ajoute aux attributs déjà prestigieux de cet objet les signes irréfutables de la modernité: un plus-que-Iivre en quelque sorte, révisé, accommodé, gadgétisé. Et sans doute merveilleusement inutile, puisque même au lecteur le mieux disposé la lecture n'est pas assurée. Le contenu pourtant est des plus accessibles, apparemment futile, les mêmes textes - peut-être le même texte - étant répétés au fil des pages; mais de mémoire d'enfant quel cadeau ne fonctionne sur le mode de la déception? Il suffit qu'il en impose, qu'il fasse chic et cher, et que dedans il y en ait beaucoup. Tout en respectant ce programme, Isabelle Lartault se permet enfin, ce qu'écolière elle rêvait de faire et n'osa jamais: tirant à la ligne, à l'occasion du devoir de français au sujet imposé, vendre la mèche, en toute innocence raconter la misère cachée sous les démonstrations d'affection. Et tout cela très niais, beau comme une rédaction de brevet élémentaire, aussi agaçant que n'importe quelle vitrine à Noël, (mais c'est tellement ça !, force doit-on, beau joueur, de reconnaître); très propre aussi, très professionnel, textes parfaitement calibrés en leurs deux pages, un systématisme implacable qui force le respect comme on dit.
Ce qui ne résout en rien la question de la lisibilité de l'ensemble, de l'usage d'un tel ouvrage, de sa lecture. Que faire de ce texte et de sa multiplication en trompe-l'oeil ? A vouer que passé les premières pages on a procédé par sondage et recoupement et non plus suivant la lecture suivie traditionnelle, n'est pas condamné le livre. Ni le lecteur. Comment lit-on les dictionnaires, les anthologies, la bible ou les Cent Mille milliards de poèmes? Ou ces textes des Grandes Occasions ne seraient-ils accessibles qu'au cours d'une lecture à haute voix donnée par l'auteur ici et là. Que lit-elle alors? Pendant combien de temps lit-elle et combien de textes? Et quels : tous les textes d'une année, ou tous les textes produits pendant vingt ans pour une même circonstance ? Ce qui dans tous les cas doit à l'évidence apparaître c'est le caractère de performance de la démarche, le terme devant être entendu avec ses connotations d'exploit sportif et artistique. C'est sans doute toucher à la véritable nature de la démarche d'Isabelle Lartault, moins écrivain, littérateur surtout pas, qu'artiste. Le livre, sur lequel l'attention est d'abord attirée, n'est qu'un moment d'un geste artistique plus global, qui va de l'écriture à l'édition, interroge des pratiques, met en cause les supports, croise les dimensions orale et écrite, en une démarche réflexive et critique dont les plasticiens ont montré depuis longtemps l'exemple et qui semble constituer l'un des défis que les poètes à leur tour s'efforcent de relever.
Le poète, athlète complet du livre
Si j'ai longuement rendu compte de cette oeuvre multidimensionnelle, c'est non seulement qu'elle est attachante dans sa singularité, mais au-delà symptomatique d'un nouvellement en cours de la pratique poétique. Les préoccupations d'Isabelle Lartault et ses partis-pris d'écriture recoupent ceux d'un Christophe Tarkos ou de Katelyne
Molnar; eux-mêmes bénéficiant des audaces antérieures d'un Gherasim Lucas, d'un Jean Pierre Veregghen ou d'un Jean L'Anselme, tout poète me paraissant avoir en commun des vertus non de littérateurs mais d'artistes complets, comme on dit des athlètes. Athlètes complets du livre, en quelque sorte. Ainsi récemment, Jean L'Anselme, dont je
continue à penser que la trajectoire artistique est plus importante que la somme des textes qu'il a écrits, et qui mérite pour cela d'être désigné comme le premier poète conceptuel - déclarait récemment, et avec quelle lucidité, à la Bibliothèque de Dijon que la poésie avait pour l'heure 20 ans de retard sur les arts plastiques qui devaient lui servir de modèle. Le geste artistique des Grandes Occasions me paraît un exemple probant de réponse poétique au défi de l'art. Il marque à sa manière parmi d'autres un renouvellement des pratiques: les poètes acquièrent d'autres maîtrises et posent d'autres exigences; il convient de se pencher dès lors avec attention et davantage de gourmandise sur ce qui émerge dans notre domaine, souvent sur les confins, en redessine les contours, s'inventant de nouvelles frontières. 6 jours avant Noël